La censure partielle par le Conseil constitutionnel de la loi Molac, ciblant notamment les signes diacritiques et l’enseignement immersif en langue régionale dans la filière publique et associative en mai dernier a provoqué une vive inquiétude au niveau des calandretas.

Les Calandretas (« petite alouette » en occitan) sont des écoles bilingues occitanes reconnues et inspectées par l'éducation nationale. C'est une école laïque et ouverte à tous.

La méthode pratiquée est celle de l'immersion linguistique totale dès la maternelle. L'enseignement dispensé suit les programmes de l'Education nationale. La pédagogie est active, pour accompagner l'enfant et l'adolescent vers l'autonomie, le partage et la citoyenneté.

L’objectif des Calandretas est de transmettre la langue et la culture occitanes aux enfants en assurant leur scolarisation en occitan dès l’école maternelle.

La première née, la Calandreta Paulina qui existe toujours, a vu le jour en 1979 à Pau.

L'occitan est une langue parlée dans la France, de Nice à Toulouse et jusqu'à Limoges et Guéret. La langue a plusieurs dialectes en fonction des régions. Ainsi, on parle l'auvergnat, le gascon, le languedocien, le limousin, le provençal et le vivaro-alpin. L’occitan enseigné dans une Calandreta est celui de sa zone dialectale.

Dans les Calandretas, des parents, des enseignants et des amis de la langue s’associent « pour faire école » en érigeant des établissements scolaires primaires et secondaires. Chaque établissement Calandreta est conduit par une association loi 1901, et gérée par un conseil d’administration de parents d’élèves.

Aujourd’hui : Les Calandretas représentent 68 établissements dans le sud de la France. 65 écoles maternelles et primaires, et trois collèges.

Dans le Béarn :
- 1 collège (Pau)
- 9 écoles (Artix, Béost, Espoey, Lescar, Lys, Oloron-Sainte-Marie, Orthez, Pau et Poursiugues-Boucoue)

Le 8 avril dernier, la loi « relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » portée par le député Paul Molac était adoptée par l’Assemblée Nationale avec une large majorité. La première loi depuis 70 ans en faveur des langues régionales. Cette loi prévoyait :

- Un budget à la charge des communes ne disposant pas d’école bilingue.
- Un enseignement immersif pour les écoles publiques.
- La langue occitane pour tous.
- Le droit de donner un prénom occitan à un enfant en respectant l’orthographe normalisée.

Fin mai, le Conseil Constitutionnel déclarait l'enseignement immersif comme contraire à la Constitution mettant donc en danger l’enseignement immersif autant dans les Calendretas que dans les établissements publics.

Cinq jours après, le Président de la République intervenait pour calmer la polémique et rappelait que depuis « des décennies, un mouvement majeur de transmission par l’école immersive, au travers d’associations comme […] les Calandretas […] a fait vivre ces langues et a garanti leur avenir. Rien ne saurait entraver cette action décisive ».

Le Premier Ministre quant à lui a annoncé qu’il missionnait 2 députés pour travailler sur le sujet.

Affaire à suivre…