Portrait d'ambassadeur :
Guillaume Berbinau, un entrepreneur engagé dans la valorisation du territoire !
Elevé à Paris, Guillaume Berbinau est bercé tout petit à l’entreprenariat par un grand-père ingénieur, patron d’une filiale du Groupe Schneider en Belgique et un père ingénieur agronome, MBA Insead et dirigeant lui aussi de sociétés importantes. « Le dimanche midi, ils me parlaient ‘entreprise’ et ‘management’. Pour moi, c’était naturel qu’un jour, je m’y essaye aussi ».
Les déménagements successifs de ses parents à Madagascar, Casablanca, Paris, Lyon puis Bordeaux, développent son sens de l’adaptation, de l’intégration. « Ça a été une très grande richesse pour moi. J’ai gardé des amis qui sont aux quatre coins de la France. » En grandissant, il choisit de suivre la lignée familiale et poursuit des études d’ingénierie à Paris. Son premier stage aura lieu au sein du Groupe Bouygues, il intégrera le Groupe TF1 juste après, pour y exercer différentes activités : conception multimédia, site de e-commerce et de vidéo à la demande, marketing virale, etc. Rapidement, il a pu gérer des équipes plus grandes, évoluer et participer à des rachats de société… à 33 ans, fort de sa formation au sein de ce Groupe, et toujours animé d’une furieuse envie d’être entrepreneur, il décide de se lancer. Il veut aussi trouver un lieu pour élever ses enfants loin du tumulte parisien. « Je me suis mis en recherche d’une société (…) j’avais ciblé le Sud-Ouest puisque c’est là que mes attaches de cœur étaient les plus fortes. J’ai acheté l’entreprise Octime en mars 2008 et ai atterri à Sauveterre-de-Béarn. » Il s’installe avec sa femme à Orthez. Ils achètent une belle maison, choisissent une école bilingue français-anglais pour leurs enfants.
Octime, son entreprise - « notre » entreprise comme il aime à dire - regroupait alors une quarantaine de personnes et faisait 4,2 millions de chiffres d’affaires. Aujourd’hui, elle regroupe 215 personnes et fait 24 millions de chiffres d’affaires. Elle est devenue internationale en 2015 avec le rachat du groupe espagnol Spec. Elle a des filiales au Portugal, en Espagne et en Argentine, des agences à Bordeaux, Lyon, Paris. « Nous sommes éditeurs de logiciel, spécialisé dans les ressources humaines et la gestion du temps de travail, des 35 heures…» En novembre 2016, l’entreprise quitte Sauveterre-de-Béarn pour s’installer dans un nouveau bâtiment à l’emplacement idéal : Orthez-Biron. Proche de l’autoroute, de la gare, elle se rapproche de l’axe Bayonne-Toulouse. « Je l’ai fait aussi pour les gens qui travaillent ici, qui sont très engagés. Comme l’entreprise se portait bien, c’était l’occasion de leur offrir un lieu de travail adapté, confortable, avec des conditions de travail en rapport avec la qualité de travail qu’ils apportaient… »
Ce lieu, Guillaume l’a conçu avec un architecte et des artisans locaux. Il voulait y retrouver l’énergie particulière des valeurs basco-béarnaises. « Les gens d’ici ont du caractère. Quand les choses ne vont pas, quand nous ne sommes pas d’accord, on se le dit ! Le ton monte parfois, mais on finit toujours par partager une bière… ». Ce qui a été le plus étonnant pour Guillaume c’est l’engagement permanent des gens autour de lui, pour le bien de l’entreprise. « Venant d’un grand Groupe, j’avais surtout été confronté à des esprits carriéristes et ici, j’ai découvert une autre mentalité : chacun se donne à fond pour préserver son emploi, le dynamiser et participer au développement de l’entreprise. »
Guillaume cultive donc le bien-être de son personnel, mettant tout le monde sur un pied d’égalité. « L’entreprise partage ses bénéfices avec ses salariés et c’est tellement normal, parce que tout le monde est investi de la même manière ». C’est sans doute ce qui explique pourquoi le personnel de tout âge, croisé dans les couloirs de l’entreprise a autant le sourire ! Guillaume y mixe à la fois le côté haute technologie façon Silicon Valley avec le côté basco-béarnais très ancré… La région, Guillaume ne l’a pas choisi par hasard. Petit, il venait déjà passer ses vacances en famille dans le Sud-Ouest. « Nous allions deux semaines dans l’année à Hagetmau dans les Landes retrouver ma grand-mère. Nous prenions la 204 et descendions. Le voyage semblait durer 3 semaines. C’était magique ! » Plus grand, il fait les fêtes de Dax, de Bayonne… « donc je me suis toujours senti un pied ici. »
Depuis, avec sa femme ils sont parfaitement intégrés à Orthez. Elle l’a soutenu au quotidien pour réussir cette aventure, participé au développement d’Octime en s’impliquant dans le marketing et l’informatisation des processus internes. Aujourd’hui, après une reconversion de cinq années universitaires, elle a ouvert un cabinet de psychologie familiale pour rendre à sa manière ce que les Orthéziens lui ont apporté. Lui est devenu président du club de tennis local. « C’est plaisant de se dire que l’on peut avoir un rôle, même auprès de la jeunesse.
Le tennis apprend la patience, la coordination, la discipline le dépassement de soi ; les matchs par équipe, la relation à l’autre, la dynamique de groupe… J’essaye de leur apprendre que même si on perd, on se doit d’apprendre de ses échecs et de bien recevoir. C’est important de cultiver cette convivialité, ces valeurs associatives, en gardant un esprit familial. »
À Orthez, il rencontre Camille Chamard, avec qui il a beaucoup de points communs : « Camille fait beaucoup de choses. Et donc, en tant que non politicien, nous nous sommes vite retrouvés autour de projets. Nous échangeons beaucoup sur des idées, des envies… » Ils pensent tous les deux qu’il faut s’appuyer sur les forces et les valeurs du passé et ne pas avoir peur, avec de l’ambition, d’innover, de créer, d’inventer de nouvelles perspectives pour l’avenir du territoire. « J’ai envie de mener des initiatives qui nous permettent de rayonner et de faire rayonner Orthez car je pense que les gens d’ici sont extraordinaires et qu’ils méritent d’être (re)connus. »
Pour preuve, en avril dernier, Guillaume a annoncé qu’il rachetait un terrain à proximité de son entreprise pour faire une extension de bureaux. « Je me suis dit : que pourrions-nous créer en cohérence avec notre développement et les besoins d’Orthez. Pourquoi pas un hôtel ? Et si nous proposions un esprit ‘campus’ avec des salles de réunion, une salle de sport, une piscine, un restaurant ? Pour les salariés, c’est un plus, qui permettra d’attirer du tourisme de loisirs et d’affaires. » N’étant pas hôtelier, il contacte le Groupe Accor pour construire et affiner son projet : « il faut qu’il fasse sens, qu’il mette en valeur les spécificités de la région, qu’il représente notre ‘Biron Valley’ ! » Pour l’intérieur de l’hôtel, il envisage de mixer la minéralité des pierres du Gave, les verts de la montagne, la terre de la tuile picon, le goût de la garbure et du jambon, la langue béarnaise, le jurançon. Il choisit le dernier concept en vogue, le ‘Greet Hôtel’, mélange de ‘green’ et de ‘great’, qui conjugue les valeurs locales, les circuits courts, le mobilier de seconde main et la modernité.
Ce qui anime Guillaume au quotidien : proposer des projets cohérents, transmettre, attirer du monde dans cette région qui l’a si bien accueilli, savoir recevoir les autres. Son rôle d’ambassadeur, « c’est de mettre en exergue les qualités de ce territoire et le décliner d’une manière moderne. C’est du challenge ! Il faut réinventer nos métiers, faire rebondir nos activités avec de nouvelles technologies, le partager avec les autres et leur montrer par nos actions que c’est possible. Il faut donner envie aux autres de se lancer dans des projets, protéger notre territoire et avoir envie de le propulser. »