Portrait d'ambassadeur :
Portrait de Jean Marc Guilhempey Toray, Président Directeur Général de Toray Carbon Fibers Europe
"Quel est le point commun entre un filament de 7 microns (0.0007 centimètres) et un avion ou une voiture ?"
Le premier quand il est tissé devient de la fibre de carbone. Sa légèreté et sa résistance font qu’on la retrouve aujourd’hui dans des constructions les plus sophistiquées comme les avions de ligne, la Formule 1, les satellites jusqu’aux éoliennes.
Jean Marc Guilhempey est intarissable sur le sujet. Il est le Président Directeur Général de Toray Carbon Fibers Europe depuis 2017.
Son histoire et son parcours sont étroitement liés à la fibre de carbone. Il intègre l’entreprise à Abidos sur le bassin de Lacq en 1985. Trois ans plus tôt, Elf Aquitaine et Toray s’alliaient pour créer une entreprise commune : la SOFICAR (Société des Fibres de Carbone) « Elf aquitaine réfléchissait déjà à l’après, Toray voulait s’implanter non loin d’Airbus à Toulouse, c’est ainsi que le site d’Abidos a été choisie » se remémore-t-il.
A l'époque, l'entreprise compte 60 salariés. Elle va connaître un fort développement avec la création de plusieurs lignes de production. Des projets pilotés par Jean Marc Guilhempey qui au fil des années prend des responsabilités au sein de l’entreprise. C’est ainsi que le site d’Abidos s’agrandit avec la construction de plusieurs lignes de production, cinq lignes en 2023. Pour encore mieux maîtriser ces projets, il suit un cursus d’ingénieur et devient Directeur Enginering et Maintenance, puis Patron des sites industriels en 2013. A ce titre, il participe activement à la construction du site de PAN (polyacrylonitrile) à Lacq, c’est-à-dire la matière première utilisée pour fabriquer de la fibre de carbone. Il s’agit de la ligne de production à la capacité la plus importante dans le monde.
En 2017, après 32 ans au sein de l’entreprise, Jean Marc Guilhempey est nommé PDG de Toray CFE : “ce fut évidemment une grande reconnaissance, une fierté, une confiance donnée par nos actionnaires Japonais, mais aussi un très grand challenge”. Sans le savoir à cette époque, il va devoir affronter une grande tempête. La COVID met à l’arrêt les avions qui restent au sol et confine la planète. “En quelques semaines notre principal marché, l’aéronautique ne nous commandait plus rien, le marché automobile était lui aussi à l’arrêt. Notre chiffre d’affaires s’est effondré. Mais notre actionnaire nous a fait confiance”. C’est l’heure des remises en questions et des diversifications pour Toray CFE. “Nous avons la meilleure fibre de carbone au monde, nous avons cherché de nouveaux débouchés, premium à forte valeur ajoutée pour nous développer et gagner de nouveaux marchés”.
Les clients sont toujours dans l'aéronautique et l’automobile mais dans une moindre mesure. L’industrie, le nucléaire, les énergies renouvelables pour la production de pale d’éolienne deviennent des marchés importants pour Jean Marc Guilhempey. Une stratégie gagnante, en quelques années, à l’exception de l’année de la Covid en 2020, le chiffre d'affaires des sites du Bassin de Lacq a progressé de plus de 30 % et les prévisions pour 2023 s’annoncent encore plus encourageantes.
Un marché porté par une dynamique Européenne. De quoi donner le sourire au Directoire de Toray basé au Japon. Même si les cultures sont différentes Jean Marc Guilhempey apprécie ses relations avec ces actionnaires : “Je me rends au Japon trois fois par an, la « visio » permet un suivi des dossiers. Les relations sont professionnelles, très courtoises et respectueuses. Une confiance et une autonomie appréciables.”
Très concrètement, cette confiance des actionnaires se traduit par l’annonce de la construction d’une nouvelle ligne de production de fibre de carbone. Elle augmentera de 20 % la capacité de production du site d’Abidos avec une mise en service prévue fin 2025. Un nouveau challenge pour Jean-Marc Guilhempey : “j’apprécie ces projets, l’adrénaline que l’on ressent, les difficultés que l’on rencontre. Il faut savoir fédérer, s’entourer, manager des femmes et des hommes pour aller vers un même objectif. C’est ce qui m’intéresse dans ces projets”. C’est aussi une fierté pour ce passionné de sport : vtt, vélo, ski et marche “. Au quotidien 400 salariés travaillent sur le Bassin de Lacq, nous travaillons avec plus de 200 sous-traitants, des fournisseurs. Cette fibre de carbone est une vraie chance pour ce territoire. Je suis fier depuis 38 ans de contribuer à mon niveau au développement et à la pérennité de cette réussite industrielle” conclue Jean-Marc Guilhempey