Portrait d'ambassadeur :
Camille Chamard, universitaire engagé, exploitant agricole et président du mythique club de l’US Orthez Basket !
Les pieds dans la terre, la tête à l’université, et les mains aux commandes d’une équipe féminine de basket… un équilibre parfait pour ce Béarnais d’adoption dont le cœur de métier est le marketing territorial.
Avec Camille Chamard, tout arrive simplement, avec bon sens. Il suffit d’être ouvert, sensible à l’humain et à son environnement. « Si on est en cohérence avec soi-même et bienveillant avec les autres, les opportunités se présentent. Il ne reste plus qu’à les cueillir, sentir leur valeur, les ennoblir. »
Le chemin semble se tracer naturellement quand Camille parle de ses rencontres, de son parcours, de ses activités. Ses premiers contacts avec le Béarn ? La rencontre avec sa femme dont la famille est originaire d’Orthez, la découverte des Pyrénées en tant qu’animateur, puis directeur d’un centre de vacances. C’est un double coup de foudre !
Né en région parisienne, il grandit dans l’Orléanais, fait sa maîtrise d’Economie à l’université d’Orléans La Source. Il poursuit ses études supérieures à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et obtient son Doctorat en ‘Sciences de gestion’. Camille ne veut pas rester à Paris. Il postule à différents postes de Maître de Conférence et choisit l’Université de Pau ! « Dans ma jeunesse, j’étais animateur dans un centre de vacances dans les Hautes Pyrénées. C’est comme ça que j’ai découvert la région et quand j’ai fini ma thèse, je me suis dit que j’aimerais bien poser ma valise à Pau. J’ai candidaté à l’université et j’ai été pris. »
L’Université de Pau comble ses envies. « En comparaison avec Paris 1, l’UPPA m’a semblé le meilleur compromis qu’on puisse trouver. Dans mon domaine, la Gestion (travail en réseau, expérimentations humaines, études statistiques, etc.) nul besoin d’installation physique et donc pas de compétitivité due au matériel. » Dans sa discipline, l’appartenance à une université de seulement 12 000 étudiants n’est pas un frein, au contraire. Dans les grandes entités comme Paris, Aix ou Marseille où il intervient aussi, « il faut douze conseils et quatorze instances avant de décider, ici c’est très différent. (…) Dans les standards internationaux, beaucoup d’universités de premier plan sont de la dimension de Pau et fonctionnent en interdisciplinaire. Pour Pau, c’est une nécessité d’avoir un positionnement scientifique fort sur un domaine pour être reconnu. Par exemple, le projet E2S-UPPA, Solutions pour l’énergie et l’environnement, est adapté à des travaux pluridisciplinaires avec des scientifiques purs mais aussi des géographes, des mathématiciens et des gestionnaires. Nous avons 4 ans pour valider ce positionnement et devenir singuliers et bien identifiés. »
Depuis 10 ans, Camille dirige l’IAE Pau-Bayonne (École universitaire de Management) avec 600 étudiants en Master entre Pau et Bayonne et des promotions de 25 étudiants. « Nous les suivons sur deux ans ce qui nous permet de bien connaître nos étudiants, de les soutenir, de les accompagner pleinement. » Avec son double mandat à la direction de l’IAE et son statut de vice-président d’IAE France (réseau national regroupant les 35 IAE de France), sa vision stratégique locale s’est affinée.
«Nous avons une stratégie nationale avec des lignes directrices mais après, en local, selon que l’on soit à l’IAE Brest, l’IAE Savoie Mont Blanc, ou l’IAE Pau Bayonne, chaque positionnement est différent. »
A titre personnel, Camille est installé depuis 1999 à Castétarbe, un quartier d’Orthez où il a acheté l’un des bâtiments de la ferme que louaient les parents de sa femme. Il l’a entièrement rénové pour en faire la maison familiale. « Ça me plaisait bien de restaurer une vieille maison béarnaise avec des tuiles picons. » Leurs quatre enfants ont pu grandir et s’épanouir dans cet environnement qu’il qualifie d’exceptionnel. Quand son beau-père, propriétaire de l’exploitation agricole de poulets, de blondes d’Aquitaine et de grandes cultures, est arrivé à la retraite sans trouver de repreneur, les origines terriennes mi beauceronnes et mi ardéchoises de Camille ont alors ressurgi. Il décide de reprendre l’exploitation agricole mais ne garde que les terres. « C’est pas rien pour moi d’avoir des terres et concrètement d’entretenir une partie du territoire. C’est un aspect qui m’intéresse et me mobilise. Ce n’est pas juste regarder les autres, mais faire aussi ma part ! »
Exploitant agricole engagé et investi, Camille travaille depuis un an pour ‘passer en bio’. Jamais à court d’idées, il envisage prochainement de créer des vergers avec peut-être des noisettes, des noix ou des châtaignes. Son but à terme : créer des emplois car, ça aussi, c’est un des aspects qui lui tient à cœur : développer un modèle agricole qui permette de faire vivre le territoire.
Depuis quelques années, il cède un peu son tracteur à une tierce personne, parce qu’il assure aussi la Présidence bénévole du Club de Basket de l’US Orthez : une structure de 4 salariés, 300 licenciés et surtout une équipe féminine en Nationale 1, ‘le plus haut niveau amateur’. « Trois de mes enfants faisaient du basket, et je suis tombé dedans comme ça. » Comme il s’était déjà investi dans le domaine associatif, naturellement il rend service et progressivement s’engage auprès du comité de direction de l’association… Et puis un jour, la présidente souhaitant s’en aller, lui laisse la place. « On arrivait juste en Nationale 1 quand j’ai pris la direction. Il me fallait une équipe avec moi. Seul, on ne fait rien. J’ai toujours travaillé en collectif ». Camille sonde, et regroupe autour de lui 25 dirigeants, 60 éducateurs. « Ce qui m’intéressait, c’est qu’il y avait un potentiel d’amélioration : développer, gérer, améliorer, structurer… Ma formation en gestion m’a aidé. La dimension ‘compétition’ réclame une vraie rigueur sportive et financière. La complexité de cette gestion, c’est qu’elle doit tenir compte de l’humain. Il ne fallait pas arriver avec un schéma figé, mais faire étape par étape. » L’an passé, l’équipe féminine de USO gagne la coupe de France à Bercy contre l’équipe de Grenoble.
Ce qui anime Camille Chamard, ce n’est pas uniquement la performance sportive mais ce qui se vit humainement dans une équipe, c’est « au delà du sport, un projet de territoire », une baseline que Camille Chamard a ajouté en prenant la présidence du club. « À Orthez, selon les matchs, il peut y avoir entre 600 et 800 personnes. Ce qui est très important pour une ville de cette taille. (…) Pour beaucoup, il s’agit d’une soirée familiale qui réunit deux ou trois générations. Pour les gens isolés, c’est l’occasion de partager un moment, d’échanger avec les autres. Cela participe à créer du lien et fait partie de la vie d’un club ! (…) Au retour de Bercy, à la gare d’Orthez, nous avons pris le ‘petit train’ pour conduire l’équipe jusqu’à la mairie et entrainé dans son sillage un grand nombre d’Orthéziens. L’engouement était réel ! »
Pour notre ambassadeur, peu importe la casquette, il s’agit de défendre les mêmes valeurs d’attachement. Ce béarnais d’adoption participe activement au développement identitaire de notre territoire autour de projets qui intègrent l’humain, le lien et l’avenir.
« Pour moi, c’est un tout ! J’ai toujours été investi dans chacune de mes actions : Direction de l’IAE, exploitant agricole ou président de club, sans sentir de différence ! »