Portrait d’ambassadeur :
La famille Casamayou, charcutiers emblématiques du Béarn
Qui n’a jamais dégusté une andouille ou une spécialité signée « CASAMAYOU » au salon Agricole ou jadis à la Foire de Pau ? Le Béarn peut être fier de compter dans ses rangs non pas un mais des charcutiers de haute réputation.
Au 70 de la petite rue Saint Germain à Navarrenx, on est fier de fêter les 70 ans de l’entreprise familiale la Charcuterie Casamayou. L’adresse n’a pas changé et la réputation est restée la même. On vient y déguster l’andouille béarnaise ou le boudin béarnais, acheter de la blonde d’Aquitaine ou du cochon issu de porcs Manex, nés et élevés au Pays basque et produits par trois éleveurs passionnés du canton de Saint-Jean-Pied-de-Port, offrant une viande ferme, persillée et appropriée à une salaison traditionnelle. Les conserves côtoient les plats cuisinés préparés par Jean-Louis, le chef cuisinier, 3ème génération. Ici on cultive à la fois le savoir-faire, la tradition, le goût pour les bons produits et l’esprit de famille.
L’aventure démarre au mois de juin 1953 avec un créateur : Louis Casamayou, il a alors 31 ans mais cela fait déjà près de 19 ans qu’il travaille dans la charcuterie. Apprenti à 12 ans, il apprend son métier à Sauveterre-de-Béarn. Après-guerre, il quitte son emploi de charcutier et s’installe tout seul dans la maison de son beau-père au 70 rue Saint Germain à Navarrenx. Pas facile de faire sa place dans une commune qui compte alors 3 bouchers/charcutiers.
Louis Casamayou eut l’idée géniale d’effectuer les tournées dans son camion-magasin, puis de faire les marchés à Mourenx. La réussite est au rendez-vous, l’entreprise se développe et la charcuterie Casamayou participe à des événements régionaux comme la foire aux jambons de Bayonne et de Bordeaux. Mais le rythme est trop soutenu et Louis Casamayou est victime d’un infarctus, il doit laisser la place à son épouse et à ses équipes.
En 1978, il décède à 56 ans. Quatre ans avant son décès, son fils Jean-Pierre, l’avait rejoint après des études d’hôtellerie et de commerce. A son décès, il n’a que 24 ans, la clientèle avait déserté la boutique, l’activité est arrêtée et l’immeuble saisi. Patiemment avec sa sœur, et son épouse, ils vont reconstituer une clientèle et participer à de nombreux événements : foires de Bordeaux, Bayonne, Paris, salon agricole à Lille, Metz, La Rochelle ou Pau. Les Casamayou sillonnent la route pour signer leur retour. Une stratégie gagnante, patiemment la clientèle est revenue, et en 2001 avec son épouse, Jean-Pierre Casamayou double la surface de la boutique et le succès est au rendez-vous.
Chez les Casamayou, on est charcutier de père en fils car c’est au tour de la 3ème génération de prendre la relève. Après Louis, Jean-Pierre, c’est au tour de Jean-Louis et de Jean-Baptiste de rejoindre l’entreprise familiale : « Au début des années 2000 après des études à l’école hôtelière de Biarritz la cuisine m’a passionné “ précise Jean-Louis “Des expériences fabuleuses à Cannes, en Espagne chez Arrambide à Saint-Jean-Pied-de-Port, ou à La Baule. Puis des séjours en Australie et en Thaïlande, mais au final une très forte envie de revenir vivre à Navarrenx et une folle envie de succéder à mon père dans la charcuterie familiale » résume Jean-Louis.
«J’ai compris qu’une relève inespérée se mettait en place : mes deux fils, rentrés chacun à quelques années d’intervalle dans l’entreprise, souhaitent poursuivre l’aventure familiale » se souvient non sans émotion Jean-Pierre. Après Jean-Louis c’est au tour de Jean-Baptiste de revenir à Navarrenx « Après des études dans l’hôtellerie, de belles expériences chez Ibarboure à Bidart ou Christopher Coutanceau à La Rochelle, j’ai eu envie de revenir à Navarrenx et de travailler en famille. Quand j’étais petit nous vivions au-dessus de la charcuterie et j’adorais l’ambiance qui régnait dans le laboratoire entre la découpe en boucherie et la cuisson des plats cuisinés. Cette ambiance me manquait » résume Jean-Baptiste.
« Nous avons la chance de travailler en famille, de poursuivre l’aventure de notre grand-père puis de notre père avec la volonté de moderniser l’entreprise, de faire perdurer notre savoir-faire artisanal, tout en participant au dynamisme de notre territoire » concluent Jean-Baptiste et Jean-Louis.