Portrait d’ambassadeur :
Marie-Hélène Dufrechou : son drapeau parcourt le monde
Marie-Hélène Dufrechou emporte son drapeau partout avec elle. Ce grand carré jaune, avec ses deux vaches rouges au collier bleu, emblématique de notre territoire est, soit autour de son cou, soit à portée de main dans son sac.
Dès que l’occasion se présente, elle le déploie et fait une photo qu’elle diffuse à ses amis, à sa famille, sur les réseaux sociaux. « Quand que je me déplace, j’ai mon drapeau. C’est l’occasion de créer des rencontres, les gens viennent me voir, me posent des questions sur ce drapeau… Je leur explique où se situe le Béarn, parce que les gens mélangent avec le Pays Basque. Déjà que les Basques nous ont piqué le jambon et le béret… il nous faut rétablir la vérité ! Mais il n’y a pas d’animosité entre nous car nous avons deux territoires qui se complètent : ils ont l’Océan et la côte, nous avons le sel de Salies, le gaz de Lacq et la montagne… Quand vous rencontrez un Béarnais ou un Basque à 1000kms d’ici, ils sont comme deux frères ! »
Pourtant sa vie en Béarn n’a pas toujours été facile. Elle a grandi au couvent de la Miséricorde à Pau où elle a été placée à l’âge de cinq ans. Elle n’en est sortie qu’à sa majorité à 21 ans, sans aucune préparation à la vie… Son tempérament bien trempé, sa furieuse envie de revanche sur la vie, l’a menée à décrocher un premier boulot à Pardies sur le complexe de Lacq, où elle fera toute sa carrière. Son militantisme naturel l’a engagée à faire partie du premier Bureau des Calandretas, dont la première maternelle en Béarn fut fondée par Josette Belocq.
C’est donc naturellement qu’elle a rejoint notre réseau d’ambassadeurs. « Un jour de passage à Hestiv’Oc, j’ai vu un stand des Ambassadeurs du Béarn. Je me suis inscrite, c’était une évidence pour moi d’en faire partie ! Il faut valoriser notre territoire d’un point de vue économique et culturel, on en a besoin… ». Marie-Hélène prend son rôle d’ambassadrice très à coeur, elle fait visiter le château de Pau, la cathédrale de Lescar, Garlin, Lembeye, Navarrenx, les trois vallées et parfois même le camp de Gurs. « C’est un mémorial entre Oloron et Navarrenx, on peut visiter le camp, voir des photos, des dessins faits par les prisonniers…C’est très émouvant. »
Aujourd’hui Marie-Hélène parcourt le monde, avec une folle envie de profiter de la vie et d’afficher ses racines, fière de son Béarn. Ainsi, elle a passé deux mois en Guyane pour visiter le site de la base aérienne de Courroux et assister au lancement de la fusée Ariane où, comme ailleurs, elle n’a pas manqué de déployer son drapeau pour une petite photo souvenir. Son drapeau a parcouru le monde : en 2006, elle est reçue par l’association des Béarnais de San Francisco (la ligne Henri IV) qui compte 3000 adhérents, elle visite Paris, Bruxelles, Oslo, la Chine… « Partout où je vais, j’ai mon drapeau béarnais mais sur la place Tien An Men, la police nous est tombée dessus. Ils ont cru que c’était un drapeau révolutionnaire et nous ont interdit de le déployer pour faire notre traditionnelle photo de groupe. Ils nous ont suivis toute la journée pour nous surveiller… » Son prochain voyage, c’est l’Antarctique, avec un passage au Cap Horn, et un retour par l’Argentine « où il y a une forte communauté béarnaise ». Nous ne manquerons pas de vous relayer sa photo !
Le Béarn, c’est son ADN, Marie-Hélène se nourrit quotidiennement de cette culture : elle aime les canteras, s’associe à toutes les promotions du territoire, ne rate jamais une occasion de partager et de transmettre son amour pour ce terroir : « quand je me suis mariée, j’ai voulu qu’il y ait un chant béarnais à l’église et à ma mort, je souhaite également que l’on chante en béarnais ! ». Pour son dernier anniversaire, ses petits enfants lui ont fait un gâteau à l’effigie du Béarn, avec un drapeau en pâte d’amande, auquel elle tient tant !
Aujourd’hui, elle écrit un livre dans lequel elle porte un regard sur son passé, son territoire et pour rendre hommage aux femmes qui ont partagé sa vie. Il devrait voir le jour très prochainement…